
Paréidolies #1
N.47°37’18’
W.3°25’40’
“Saisir la lumière des choses avant qu’elle ne s’efface” (Matsuo Basho, maître de Haïku)
Sur la plage d’une petite île bretonne gît une épave métallique qui découvre à marée basse.
Sa corrosion se modifie en permanence sous l’influence des marées, des tempêtes, de la température de l’eau, de la violence du soleil, du lent travail des algues.
S’y dessinent alors d’improbables réminiscences, bestiaires marins et terrestres, profils humains et animaux, rappels de toiles de maitres, cartes marines et aériennes, peintures rupestres…
Est-ce là l’œuvre du hasard, le dernier musée survivant d’un cataclysme annoncé, l’ultime hommage de la nature au vivant disparu ?
A travers cette thématique a pris naissance la série « Paréidolie ».
Paréidolie : « phénomène psychologique impliquant un stimulus visuel ou une illusion d’optique », qui consiste à « identifier des formes multiples et familières à travers d’autres formes plus abstraites ».
Son thème central est celui de la disparition inéluctable et prochaine du vivant.
Que restera-t-il alors de la présence humaine et animale ?
Puissent ces Paréidolies n’être qu’un jeu de l’œil et des sens, et non la prémonition d’un cimetière d’images disparues.
Pierre Colomer,
La Gacilly, Juillet 2019